Les 28 et 29 avril 2016, à Bruxelles, s’est tenue la BeeCon dans un bâtiment tout neuf à conception écologique (le CIRB).
Les hashtags à suivre sur Twitter: #beecon2016 #beecon #Alfresco bien sûr.
BeeCon organisée par « The Order of The Bee »
La communauté des enthousiastes d’Alfresco s’était trouvée un groupe: « the Order of the Bee », né à l’été 2014.
Pour rappel, il a vocation à faire grandir l’écosystème indépendamment d’Alfresco Inc. , qui entretient une relation parfois ambiguë et peu lisible avec la communauté.
Gouverné par méritocratie assumée, sa mission est de garantir l’existence d’une édition d’Alfresco Community en qualité de logiciel libre de GED, quels que soient les évolutions stratégiques de l’entreprise éponyme.
Ce groupe (une assoce qui ne dit pas encore son nom?) a donc organisé avec brio et succès sa première convention cette année à Bruxelles.
Environ 160 visiteurs, 25 nationalités différentes, un amphithéâtre, deux salles de conférence, des stands (avec les habituels Xenit qui jouent pratiquement à domicile), des sponsors, et le soutien de la société « Alfresco Inc. » avec la venue de quelques cadres techniques de l’engineering.
Keynote de John Newton
A noter la keynote de John Newton, l’emblématique CTO (directeur technique) co-fondateur de l’entreprise: « The journey to Digital Renaissance », l’occasion de mêler culture locale et vision du futur.
L’occasion aussi de prendre une photo de l’auditoire (source Twitter @JohnNewton):
Et un petit selfie pour les réseaux sociaux… (zou, repiqué à droite sur twitter)
Beaucoup de présentations au programme BeeCon, parfois animées par des membres d’Alfresco venus exposer les orientations techniques et fonctionnelles.
Toutes les présentations seront sur le site http://beecon.buzz/
Événements extra-scolaires
Merci donc à tout le staff, ces 2 jours ont été superbement orchestrés. Ajouter à cela des événements plus sociaux, et moins geek 🙂
La veille, une beer-party dans un bar à bière (normal oh! C’est Bruxelles là, ça part donc de là)…
La soirée du 28 dans un restaurant privatisé pour l’occasion : continuer les conversations g33k, siroter de la bière locale, networker tranquille 🙂
De quoi échanger sur les origines des uns et des autres, des bons plans et des idées de vacances…
Sans oublier une visite à Bruges le samedi pour ceux qui jouent les prolongations!, vraiment cool ces « Bees ».
Qui dit stands, dit aussi gadgets publicitaires en tous genres.
Rien à redire, nous avons été gâtés.
Outre les plaquettes des sponsors ça donne: des stylos, stickers, magnets, T-shirts, sac à dos, jouet (boomerang), objet connecté (si, si), chaussettes, carnets, bonbecs!
Et un drone à gagner en tombola. 🙂
Conférences
Les geeks étaient surtout là pour apprendre et consolider. Les conférences ont été riches en contenu et variées: la roadmap d’Alfresco en général, un écho sur la stratégie produit, trucs & astuces, success-stories, un hackathon.
Une communauté bien vivante
Cette BeeCon est en somme une démonstration de l’envie, et de la capacité de la communauté à faire vivre une vraie version « Communautaire » et libre d’Alfresco.
C’est précisément là que OrderOfTheBee a démontré sa force / sa pertinence: cette sorte de contre-pouvoir à l’entreprise Alfresco,Inc. qui va entrer en bourse, pour rassurer les « enthousiastes » de la GED libre américaine et les clients qui ont peur d’un futur incertain avec la potentielle fermeture du produit.
On a déjà vécu de sales histoires dans le passé. Par exemple avec Oracle™ (MySQL, OpenOffice) ou d’autres éditeurs qui ont sabordé des logiciels libres formidables sur l’autel de la rentabilité et des investisseurs/actionnaires.
Tout simplement par méconnaissance de l’écosystème, ou en restant vissés sur le business informatique du siècle dernier. Malheureusement, de nombreux observateurs voient Alfresco Inc prendre le même chemin.
Donc une réaction un peu « libertaire » était nécessaire et bienvenue, en espérant ne jamais avoir à forker (comme MariaDB ou LibreOffice en leur temps).
Jeff Potts (suivez-le sur Twitter, c’est vachementbien: @jeffpotts01 ) a d’ailleurs bien martelé ce point critique pendant des séances de Q&A.
Le sujet de sa conférence: [le logiciel de GED] « Alfresco pourrait-elle survivre à une attaque de Zombies? ».
C’est une belle allégorie à une possible propriétarisation du produit (ou le cas de la disparition de l’entreprise tout court telle qu’on la connaît), qui fait peur aux clients utilisateurs.
Il propose, sur l’analyse des craintes et des leçons à tirer du passé, quelques pistes en forme d’avertissement pour s’en prémunir.
En effet, quand une organisation confie ses documents à un système de rangement qui d’un coup, décide de se verrouiller… Voir ses données prises en otage, ça fait flipper non?
Quelques risques majeurs y ont été d’ailleurs soulevés, parmi eux :
- Impossibilité de contribuer au code source, ZERO commit externe sur le SVN d’Alfresco! Alors que pendant ce temps Drupal en enregistre des milliers,
- Quasi impossible de constituer un binaire à partir des sources, il faut faire aveuglément confiance à la livraison du binaire par Alfresco-Inc.
- Les tests unitaires ne sont pas publics, contrairement à Nuxeo (le concurrent libre)
- Il est donc difficile d’avoir l’assurance d’une base de source vraiment commune entre version communautaire et version payante. Suggestion appuyée que la version entreprise soit une extension (AMP?) au socle libre Alfresco Community…
La communauté OrderOfTheBee doit donc maintenant se structurer, devenir crédible aux yeux des utilisateurs: offres de services d’intégration et déploiement, une distribution communautaire packagée de niveau « production », etc. Nous en voyons déjà les prémices, mais on se rend compte que si la voie est libre, la route reste longue!! Appel aux volontaires… Cette BeeCon est tout à fait prometteuse en tout cas!
A retenir pour moi & les projets connexes
Alfresco (l’entreprise) va séparer en plusieurs blocs (séparément installables) son produit version entreprise: les modules « plateforme » vs « share » seront donc livrables séparément, et offrir un cycle de vie indépendant aux deux composants. On devine ainsi la nécessaire stabilisation d’une API bien mieux définie 🙂
Cela permet aux clients de mieux optimiser leurs déploiements: tout le monde n’a pas forcément besoin de « share ».
Joram Barrez lui-même est venu longuement présenter Activiti 6, le moteur de workflow embarqué (un vrai projet libre celui-ci!)
Petit scoop technologique inattendu: Alfresco, qui utilise jusqu’ici les frameworks « Surf » et « Aikau » pour Share et ses extensions métier, va utiliser les technos AngularJS et « material design » pour le développement de ses futures applications. Héhé, mes collègues vont être contents…
Je note le refus de s’orienter vers la techno OSGI, jugé trop coûteux en investissement (utilisé pourtant par Nuxeo),
L’équipe structure mieux son dev petit à petit: intégration continue quasi-systématique, maven-isation complète des composants, SDK et SPK, mais reste sur SVN pour gérer sa base de code source (ah… la dette technique…). La migration sur Git, ce sera pour plus tard visiblement.
A propos de SDK: https://docs.alfresco.com/5.1/concepts/alfresco-sdk-intro.html
Petite révolution: les extensions (fameux AMP) changent de format (support du format JAR par défaut dans le SDKv3) pour gagner en souplesse de déploiement
Le module « Javascript Console » va débarquer sur Maven Central, bonne nouvelle.
Lors des présentations, de nombreuses choses très intéressantes : le benchmark de code additionnel, de l’analytique BI avec AAAR et Pentaho, la mise en conteneur Docker par Keensoft, intégration simple d’un OCR (@AngelBorroy), ou de la reconnaissance d’image pour catégorisation automatique,…
Pfou, ça mérite tellement d’autres articles! Tant de choses à faire et si peu de temps…